Julien Goujat, gentleman au milieu des pros

Julien Goujat Le MansQuel fan de cinéma n’a pas souhaité tourner dans un film hollywoodien ? Quel footballeur du dimanche n’a pas désiré jouer un match de Ligue des Champions ? Peu importe le domaine, tout le monde s’est déjà pris à rêver de tutoyer les sommets… et les vedettes qui y résident. Le sport auto est l’un des rares univers à pouvoir transformer ce rêve en réalité. Cela fait partie des aspects qui lui confèrent toute sa magie. Julien Goujat en sait quelque chose. Avec son ami d’enfance, Florent Petit, il figure parmi ces « boys next door » à avoir franchi le pas, « gentleman » au milieu de pilotes professionnels.

Avec Panis, Beltoise ou Ayari

Depuis quelques mois, ce Varois du Muy, négociant en véhicules haut-de-gamme, participe au GT Tour, le Championnat de France FFSA GT, l’une des plus prestigieuses compétitions nationales. Il roule sur une Audi R8 LMS et côtoie des stars comme Olivier Panis, Anthony Beltoise ou Soheil Ayari. Un véritable rêve de gosse. « J’ai toujours été passionné par le monde de l’automobile. Je représente la troisième génération à travailler dans ce milieu, comme mon père et mon grand-père avant moi. En revanche, je suis le premier de la famille à faire de la compétition. C’est la passion qui m’a guidé. On a décidé de se lancer avec Florent, il y a cinq ans environ, chacun de notre côté, d’abord en Clio Cup, puis, pour moi, en Trophée Tourisme Endurance », raconte Julien.

Mais, en octobre dernier, à 36 ans, il décide d’aller plus loin que ces courses réservées aux amateurs ou débutants. Et met un pied, ou plutôt, une roue, sur le GT Tour. « Il s’agissait seulement de se faire plaisir, histoire de disputer une course, explique l’intéressé. J’ai appelé Olivier Loisy (le Manager Général du GT Tour) et il m’a pleinement encouragé à prendre le départ. Comme il me fallait un coéquipier, j’ai tout de suite pensé à Florent. C’est mon ami d’enfance, je n’y serais pas allé sans lui. Il a accepté et on s’est régalé ». A un point que les deux hommes ne soupçonnaient pas.

Étonné de « la gentillesse des pros à notre égard »

« Au départ, il y avait une petite appréhension. On entend de tout sur le monde des courses. Mais on a voulu voir, tester ce que c’était de rouler dans de beaux meetings. On n’a pas regretté. Du coup, pendant l’hiver, l’idée de prendre part à la saison complète du championnat nous a trotté dans la tête… ». Et voilà comme les deux amis se sont retrouvés sur la première grille de départ de la saison 2015, à Nîmes-Lédenon, mi-avril, au milieu de la crème des pilotes français. « Sincèrement, on est étonné de la gentillesse des pros à notre égard, de la proximité que l’on peut avoir avec eux. Ils nous donnent des conseils, nous encouragent. Il règne une très bonne ambiance entre les pilotes ».

Julien Goujat se sent donc comme un poisson dans l’eau au milieu du paddock, loin de dépareiller face à tous ces as du volant. D’autant moins qu’il se montre plutôt à l’aise dans le baquet de l’Audi, une fois en piste. Sur les quatre courses disputées jusqu’à présent, lui et Florent ont toujours laissé au moins un concurrent derrière eux – « notre principal objectif ! », rigole Julien. Mieux même, avec leur voiture n°30, ils mènent le classement des Gentlemen, championnat réservé aux quelques équipages entièrement amateurs. « On essaye de faire de notre mieux. On est surtout là pour progresser. Mais on voit qu’il est possible de dépasser plusieurs concurrents, notamment les autres Gentlemen. On va tenter de remporter la catégorie ».

Rêver n’a pas de prix

Julien Goujat Audi R8Et de continuer ainsi à monter sur les podiums. « Ça, c’est l’aspect sympa quand on remporte la course dans la catégorie ! », confie Julien, ravi. Cela apporte aux deux amis un surplus de reconnaissance, tout en leur permettant de côtoyer d’encore plus près les pilotes-vedettes. Mais le champagne des podiums ne leur fera jamais tourner la tête. Car, courir au milieu des pros n’est pas toujours une sinécure. « Cela coûte cher. Même si l’on a intégré un team (Speed Car), j’ai dû acheter la voiture moi-même. Il ne faut pas que l’on ait trop de casse ou d’ennuis mécaniques. Tout en se faisant plaisir, on se montre donc prudent sur la piste et en dehors. Par exemple, on n’utilise que deux trains de pneus au maximum par meeting, quand les autres équipages en utilisent trois », décrit Julien. De quoi garder les pieds sur terre.

Ce qui n’empêche pas d’avoir la tête dans les nuages. « Sincèrement, c’est du bonheur de conduire de tels bolides. Tous les petits garçons rêvent de faire de la course automobile. Comme, il n’y en a qu’un sur 1 million qui arrive à en faire son métier, je n’avais jamais imaginé que ce soit possible de se retrouver là, à disputer de telles courses ». Pour Julien, la passion se sera avérée plus forte que tout. Rêver n’a pas de prix. Il le sait et il en profite pleinement. Au point de lorgner un nouvel objectif, désormais : « Disputer, un jour, une course d’endurance comme les 24 Heures de Spa, ou, pourquoi pas, les 24 Heures du Mans ». Pourquoi pas, en effet. Avec Julien Goujat, plus rien ne semble interdit.

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Auteur Thomas

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