Interview de Benjamin Breton

La rédaction du pilote auto a eu la chance de rencontrer Benjamin Breton, Champion de France des circuits et pilote de développement pour Renault Sport qui roule actuellement en Clio 3 Cup.

Merci à lui d’avoir répondu à nos questions !

  Bonjour Benjamin, peux-tu te présenter en quelques mots ?

 Bonjour, j’ai 33 ans, je pratique le sport automobile depuis 1998. J’ai la chance d’être au quotidien dans ce milieu puisque j’ai créé mon équipe de   course, eXigence MOTORSPORT et nous sommes six sur les week end de course.

 A quel âge as-tu commencé à t’intéresser au sport automobile ? Comment cette passion t’est-elle venue ?

 Pour être honnête, je ne peux pas vous dire depuis quand j’aime le sport automobile. La seule chose que je peux vous dire, c’est que j’ai des photos de  moi dans une F3 en août 85. Autre chose assez drôle, c’est que ma famille habite près du circuit de Monthléry et elle a travaillé au circuit. Mon grand  oncle Maurice Cuisinier a construit les tribunes de la ligne droite et mon arrière grand père a été, quant à lui, le bras droit de Monsieur Lamblin, le fondateur du circuit. Mes deux parents pratiquaient églement le sport automobile. Mon père, Jacky BRETON en circuit, course de côte et rallye, au volant d’une R8, Simca Rally 2 et Chevron B8, et ma mère sous un pseudonyme, « Sophie Cognac » roulait quant à elle plus en rallye. Donc je dirai que le sport auto, chez moi, est une passion de famille !

Peux-tu nous parler de ton parcours : tes débuts dans le sport automobile, le karting, etc. ?

J’ai un parcours totalement atypique, car j’ai commencé le sport automobile, avec le volant ACO. Malgré mon arrivée en finale, le manque d’expérience ne m’a pas permis de remporter la bourse pour participer à la campus. J’ai donc décidé de prendre de l’expérience en karting où je débute à l’âge de 18 ans. En 2001, je participe aux sélections Twingo pour rentrer à la Filière FFSA, que j’intègre en 2002 avec Loïc Duval. L’année de Campus fut une année d’apprentissage, le niveau était très élevé puisque, sur 21 engagés, 17 ont marqué des points au championnat. L’année 2003, je décide de faire la coupe de France des Circuits en Formule Renault que je remporte sans faire la totalité du championnat. Après une année consacrée à mes études en 2005, je découvre la berline, avec les 25 heures de Fun Cup et les 12 heures du Lion en 206.
Durant l’été 2005 mûrit l’idée en moi de créer mon Team, celui-ci me permettant de rouler tout en créant mon emploi, chose que je concrétise en 2006, avec des Clio Cup. En 2007, j’arrête de rouler pour me consacrer à 100% à mon équipe. Je fais juste quelques piges en 2008 notamment aux 24 h de Dubaï. J’ai réellement repris le volant en 2011 en endurance.

Aujourd’hui, tu roules dans une Clio 3 Cup. Pourquoi cette voiture ?

Premièrement, la Clio 3 Cup est une auto super fun à piloter, facile, pas très physique, parfois joueuse. Je m’amuse beaucoup avec. Ensuite, c’est une auto très compétitive pour une berline. Sur le sec, son manque de chevaux lui fait défaut, mais sous la pluie, bien pilotée, on peut être devant des autos bien plus puissantes telles que les Seat Léon. De plus, sa fiabilité est juste extraordinaire !

As-tu un objet ou un équipement fétiche qui t’accompagne toujours dans la voiture ?

Je n’ai pas vraiment de grigri, mais j’aime bien embêter mes adversaires avec des choses drôles. J’ai accroché un personnage, un Mignon, sur le coffre de ma voiture qui salue les pilotes derrière, ce qui me fait beaucoup rire ! Cependant avant chaque départ, je fais toujours un signe de croix sur le volant.

Pilote de développement pour Renault Sport et coach, peux-tu nous en dire plus sur ces activités ?

Je ne peux pas vous raconter quelle a été ma mission par soucis de confidentialité, mais Renault Sport m’a fait confiance pour le choix de pneumatique pour la Clio 3 Cup lorsque Michelin ne pouvait plus fournir le championnat de France. Ils ont également fait appel à moi lors du développement de la Clio 4 Cup, où j’ai effectué plusieurs jours avec eux, quelques mois avant la fabrication de l’auto pour les teams.

Peux-tu nous en dire un peu plus sur le team que tu as créé, Exigence Motorsport ?

eXigence MOTORSPORT, c’est une aventure ! Je suis très fier du parcours que j’ai réussi à mener avec les gens qui ont cru en mon équipe et mes objectifs. Dès notre première année, nous avons gagné notre première course. En 2007, nous avons réalisé 7 podiums en 13 courses ! 2008, après à peine 2 ans d’expérience, nous partons à Dubaï pour participer aux 24h, que nous finissons. D’ailleurs, à ce jour, nous avons terminé toutes les 24 heures auxquelles nous avons participé !

En tant que coach, tu dois rencontrer de nombreux jeunes qui souhaitent percer dans le domaine, quel conseil leur donnes-tu ?

Oui effectivement, il n’y a pas de discours type avec un jeune pilote. On ne peut pas aborder les choses de la même manière suivant les personnes. Cependant, je leur dis que cela doit rester une passion, et qu’il ne néglige pas la partie technique du sport car je pense qu’un bon pilote comprend le fonctionnement de son kart ou de son auto parfaitement.

As-tu déjà roulé en rallye ? Si non, est-ce quelque chose que tu aimerais tenter ?

Honnêtement, au départ de ma passion, c’est le rallye, car je ne comprenais pas pourquoi les pilotes circuit tournaient en rond. ( rires) Bien que je sois prudent, rouler à 150 km/h entre les arbres, ne me rassure pas. Cependant, je n’ai jamais eu la chance d’essayer mais si un jour l’occasion se présentait, pourquoi pas !

Quels sont tes projets pour cette nouvelle saison ?

Cette année va être une année de transition pour moi. J’ai pour projet de participer aux 24 heures du Castellet en juillet, toujours au volant d’une Clio 3 Cup. Plus quelques courses d’endurance et peut être une Coupe de France des Circuits. Mais je travaille déjà pour 2016, j’ai un projet assez novateur pour l’année prochaine, mais il est un peu trop tôt pour en parler.

Quelle est la voiture que tu rêverais de piloter et pourquoi ?

Alors là, c’est une colle pour moi, j’aime toutes les autos. Lorsqu’on aime le pilotage, le choix de l’auto est toujours un grand moment. Si c’est sur circuit, j’aimerais bien essayer les autos du WTCC ou DTM, pour la route la dernière GT3 de chez Porsche ou une AC Cobra.

Qu’est-ce que nos lecteurs pourraient te souhaiter pour la suite ?

Je pense que leurs encouragements seraient bénéfiques. Parfois, juste un « j’aime » sur ma page Facebook ou une visite de temps à autre sur mon site internet m’apporte beaucoup d’énergie. J’aime le partage, donc je les invite à venir me rejoindre, je me ferai un plaisir de leur répondre.