Pikes Peak, nouveau terrain de jeu des constructeurs ?

L’organisation de la Pikes Peak International Hill Climb a publié il y a quelques jours les détails de son règlement pour l’édition 2013, dont les inscriptions ont débuté le 31 octobre. Après un millésime marqué par le plus faible écart entre le vainqueur et son dauphin, la course vers les nuages semble de nouveau attirer les grands constructeurs. Et si ce n’était d’un début ?

On l’oublie trop souvent, mais la course de côte de Pikes Peak, c’est tout simplement la deuxième épreuve la plus ancienne des Etats-Unis (1916) après les 500 miles d’Indianapolis. Un mythe qui culmine à 4301 mètres d’altitude, soit le plus haut sommet du Colorado, pour un départ à plus de 2000 mètres (l’équivalent de Val Thorens). Une montée de 20km pour 156 virages avec des précipices de plusieurs dizaines de mètres…

L’apogée de Pikes Peak remonte à la fin des années 1990. A l’époque, Audi et Peugeot se livrent bataille pour inscrire leur nom à la légende. C’est aussi en ce temps que le public français la découvre, à travers le court-métrage « Climb Dance » de Jean-Louis Mourey, récompensé par le Grand Prix du film de Chamonix. Le réalisateur immortalise le record d’Ari Vatanen alors que la montée se fait encore intégralement sur terre.

L’électrique booste l’intérêt des constructeurs…

Depuis, la chasse au chrono s’est poursuivie, en même temps que la part d’asphalte s’est agrandie. Paradoxalement, c’est au moment où Pikes Peak a perdu (un peu) de son côté extrême avec une route désormais 100% goudronnée que les constructeurs semblent avoir un regain d’intérêt. L’édition 2012 en est la meilleure preuve. Après une première tentative convaincante, Dacia soutenait de nouveau Jean-Philippe Dayraut, certes avec une présence moins importante. Mais de d’un autre côté, l’électrique booste les engagements officiels. Mitsubishi a rarement été aussi présent avec le soutien à « Monster » Tajima, recordman du nombre de victoires et détenteur du record de la montée jusqu’au 12 août dernier. La marque nipponne était également au départ avec un prototype conçu pour Hiroshi Masuoka, ancien vainqueur du Dakar. Comme souvent, quand un constructeur japonais vient, un autre débarque. C’était le cas de Toyota, avec un proto 100% électrique développé par TMG (Toyota Motorsport GmbH), le département en charge du programme Le Mans. Au bout du compte, un record pour ce type de technologie et une ferme envie de revenir.

Il ne faudrait pas oublier le vainqueur 2012, Rhys Millen, nouveau recordman à bord de sa Hyundai aux couleurs des pneumatiques Hankook. Un engagement pas vraiment privé, la marque coréenne étant impliquée via son antenne américaine. Pikes Peak, ce sont 180 engagés, dont des motos et Ducatti est d’ailleurs fortement représenté, étant par ailleurs partenaire officiel de l’épreuve. Ducatti, marque du groupe Audi, qui fournissait le pace car officiel avec une série spéciale de sa S5 dévoilée en grande pompe…

Audi avec une R18 ?
Voilà qui commence à faire du beau monde et le phénomène devrait s’amplifier à l’avenir. Le sport automobile extrême est très en vogue et Pikes Peak correspond parfaitement à cette image, ou à la philosophie « Ken Block ». La liberté du règlement, qui mixe des voitures proches de la série à des bolides extravagants avec la catégorie Unlimited, est également appréciée. Quels seront les prochains constructeurs à tenter leur chance ? On parle d’un retour d’Audi, qui aurait envisagé une participation avec une Audi R18. Celle-là même qui a gagné Le Mans ! Il n’y a pas si longtemps, l’idée aurait aussi été évoquée du côté de Peugeot, avec le moteur de la 908. Porsche n’y serait pas insensible après la deuxième position de Romain Dumas avec une 911 GT3 R de circuit. L’asphalte offre aujourd’hui plus de possibilités que la terre d’autrefois et il y a fort à parier que certains tenteront ce challenge avec des prototypes type Le Mans ou des GT. Quel sera le prochain à relever le défi ?

Les constructeurs semblent s’intéresser à nouveau à ce mythe autrefois théâtre de batailles épiques. Un mythe qui, financièrement, est plus abordable qu’un programme à l’année sur circuit ou en rallye. Un mythe qui reste toutefois bien difficile à appréhender et qu’il ne faut pas sous-estimer. La moindre erreur se paye souvent cash et Pikes Peak est l’une de ces épreuves, à l’instar du Mans, où tout doit être réuni le jour J. C’est pourquoi les marques sont souvent incitées à s’aligner de manière semi-usine plutôt que via un engagement 100% officiel.

Video Romain Dumas Pikes Peak 2012 : Challenging The Clouds

Vidéo Rhys Millen World Record Pikes Peak International Hill Climb 2012

[ad#grd-rectangle]

Sur le même sujet

  • Subaru: l’épopée bleue

    Subaru: l’épopée bleue

    Subaru, l’historique d’une marque Subaru, filiale automobile du groupe japonais Fuji Heavy Industries Ltd (FHI) voit le jour en 1953. Subaru tient son nom d’un groupe d’étoiles de la constellation...
  • Rallye Antibes Côte d’Azur 2014 en vidéo !

    Rallye Antibes Côte d’Azur 2014 en vidéo !

    De retour sur les bords des routes, notre partenaire-reporter-vidéaste est allé tourner de superbes images du rallye d’Antibes. Rallye Antibes Côte d’Azur 2014 par www.rallyeattack.com Alors que Julien Maurin dominait...
Greg Konio

Auteur Greg Konio

Journaliste spécialisé dans le sport automobile et plus particulièrement l’Endurance. Passionné de course en général, circuit et rallye, j’arpente les circuits tout au long de l’année avec une préférence pour les épreuves américaines. Je reprends mon clavier pour écrire sur ce blog et vous faire partager mon feeling sur l’actu « compétition ». Voitures préférées : Porsche RS Spyder, Porsche GT1. Jeux de course auto préférés : Grand Theft Auto, Race Driver, Gran Turismo. Marques préférées : Porsche, Dodge. Pilotes préférés : Ayrton Senna, Jimmie Johnson.

Laisser un commentaire