Que sont-ils devenus: Ils auraient pu rouler chez Peugeot en 2012.

Après avoir raté de peu la victoire lors des 24 Heures du Mans 2011 – treize secondes pour être plus précis – et fini en trombe l’Intercontinental Le Mans Cup, Peugeot Sport était parti en quête de nouveaux pilotes pour la saison 2012. Avant l’arrêt du programme en janvier dernier, le Lion avait testé plusieurs pilotes. Soit pour remplacer Pedro Lamy, devenu indésirable, Nicolas Minassian et Marc Gené, tous deux sur la sellette. Soit pour former un nouvel équipage dans l’éventualité d’une quatrième 908 engagée. Il n’y aura rien de tout cela, mais il est intéressant de voir ce que sont devenus ces pilotes mis à l’essai le temps d’une séance.

C’était à l’automne dernier, il y a un peu moins d’un an. Peugeot Sport avait testé plusieurs pilotes, pour certains sur le circuit Paul Ricard, pour d’autres à Motorland en Espagne. Une séance un peu particulière puisque ces prétendants à un poste officiel se relayaient dans le cadre d’une simulation de trente heures, avec les aléas que cela peut suggérer. A quelques rares exceptions, les pneus neufs n’étaient pas de rigueur, hormis pour Marc Gené, présent pour servir de valeur étalon.

Un autre homme connaissait bien la Peugeot 908, et pour cause, il était alors le pilote de réserve : Jean-Karl Vernay. Le rhodanien, qui devait bénéficier d’un volant en 2012, s’est retrouvé à pied du jour au lendemain, ou presque. Il a rebondi au sein du Sébastien Loeb Racing, optant pour la Porsche Matmut Carrera Cup. Un choix audacieux, la discipline étant dominée par des spécialistes. JKV s’en sort bien puisqu’avant la finale il est en tête du classement général. Son objectif est simple : séduire Porsche et retrouver un volant officiel, avec en tête 2014, la marque allemande ayant annoncé son retour en protos à cet horizon. Vernay a également participé à la Journée Test des 24 Heures du Mans au volant de la ORECA 03 du team Sébastien Loeb Racing. Une piste intéressante pour l’avenir.

Lucas Di Grassi était lui aussi l’un des favoris.

Le Brésilien n’avait pas été le plus convaincant lors de cette séance d’essais, mais il avait pas mal d’atouts en mains. D’abord celui d’être un pilote rapide, 3e de la F3 Euro Series en 2005, vice-champion GP2 en 2007 puis 3e en 2008 et 2009. Un beau cv complété par 19 grand prix F1 pour le compte de Virgin Racing en 2010. Et on sait que Peugeot aimait les anciens pilotes F1. On sait aussi que Peugeot n’était pas insensible au fait que Di Grassi soit Brésilien, un marché important. Discret, Di Grassi a pris son mal en patience et c’est justement au Brésil qu’on l’a retrouvé… chez Audi. Pigiste d’un jour aux côtés de Tom Kristensen et Allan McNish, Di Grassi a signé le meilleur tour des 6 Heures de Sao Paulo pour sa première course en Endurance. De quoi marquer les esprits et certainement succéder à Rinaldo Capello, qui part à la retraite.

C’est aussi chez Audi que Loïc Duval s’est illustré cette année.

Séduit par le Français, Peugeot l’avait coché sur sa liste, notamment après son record du tour aux 24 Heures du Mans 2010 puis sa victoire aux 12 Heures de Sebring avec le Team ORECA. Duval, qui connaissait la 908 HDi FAP mais pas la 908, avait fini de convaincre Peugeot lors de cette « évaluation ». Mais avant même l’arrêt du programme, il optera pour un chemin différent : pilote officiel TOYOTA (en Super GT et en Formula Nippon,) et Audi (en Endurance). Résultat, avec une victoire aux 6 Heures de Spa et un meilleur tour en course aux 24 Heures du Mans, Duval a de nouveau conquis son monde. Un bel avenir lui est promis. Chez TOYOTA ou chez Audi, il faudra se décider. Le natif de Chartes a l’embarras du choi…

Un autre français était en ballotage plus que favorable chez Peugeot, Olivier Pla.

Le Toulousain a finalement re-signé au sein du OAK Racing, pour un programme complet en Championnat du Monde d’Endurance. Présent en catégorie LMP2 au volant d’une Morgan, il est régulièrement le plus rapide en course. De quoi s’offrir une victoire aux 6 Heures de Donington et plusieurs podiums en WEC.

Clin d’œil du destin, Pla a retrouvé chez OAK un autre pilote présent lors de ces tests organisés par Peugeot, en l’occurrence Bertrand Baguette. Le Belge avait lui aussi un cv intéressant, fort d’un titre en World Series by Renault, d’une saison en IndyCar et de tests en F1 avec Renault et Sauber. Cette saison, son programme est partagé entre LMP1 et LMP2 chez OAK, où le manque de fiabilité de sa monture ne lui a guère permis de se mettre en valeur.

Les deux derniers pilotes testés par la firme de Sochaux à l’automne 2011 sont français et l’exercice 2012 s’est inscrit dans la continuité pour eux. Franck Mailleux est resté fidèle à l’équipe Signature, pour qui il court depuis 2008 (en Euro F3 puis Endurance). Toujours au volant d’une ORECA 03 LMP2, il a notamment signé un podium lors des 6 Heures de Bahreïn. Frédéric Makowiecki, donc on suppose qu’il avait été mis à l’essai à l’initiative de Michelin, poursuit sa carrière en GT. Deuxième des 24 Heures du Mans en catégorie LMGTE Pro, avec une Ferrari, il a terminé troisième du Championnat du Monde GT1, après avoir signé deux victoires avec Hexis Racing, dont il est un des fers de lance.

 

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A défaut de bénéficier d’un volant officiel chez un grand constructeur (hormis Duval et Di Grassi), ces pilotes ne sont donc pas malheureux et nul doute qu’on entendra à nouveau parler d’eux dans les mois ou années à venir…

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Greg Konio

Auteur Greg Konio

Journaliste spécialisé dans le sport automobile et plus particulièrement l’Endurance. Passionné de course en général, circuit et rallye, j’arpente les circuits tout au long de l’année avec une préférence pour les épreuves américaines. Je reprends mon clavier pour écrire sur ce blog et vous faire partager mon feeling sur l’actu « compétition ». Voitures préférées : Porsche RS Spyder, Porsche GT1. Jeux de course auto préférés : Grand Theft Auto, Race Driver, Gran Turismo. Marques préférées : Porsche, Dodge. Pilotes préférés : Ayrton Senna, Jimmie Johnson.

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