12H Sebring : Avec deux R18, Audi a tout compris !

A l’origine, Audi Sport ne devait engager qu’une seule R18 e-tron quattro aux 12 Heures de Sebring. Mais cette édition 2013 est un peu particulière et, comme souvent, le constructeur aux quatre anneaux a fait le choix de l’intelligence. Le choix d’engager deux prototypes pour viser une victoire importante.

Avec une seule R18 e-tron quattro au départ d’une épreuve aussi difficile, on se disait qu’Audi était « prenable ». Que Rebellion Racing, avec sa Lola à moteur Toyota, et que Muscle Milk Racing, avec sa HPD (Honda), avaient une chance de jouer les trouble-fêtes et pourquoi pas de faire tomber l’ogre Audi. Mais la firme d’Ingolstadt a finalement opté pour deux prototypes, l’un confié à Marcel Fässler, Oliver Jarvis et Benoît Tréluyer, l’autre à Lucas di Grassi, Tom Kristensen et Allan McNish.

Avec ces deux autos, Audi renforce clairement son jeu, et ce à bien des niveaux. Les hommes du Docteur Ullrich se mettent d’abord à l’abri. A l’abri d’une défaillance technique ou d’un accident. Certes, ils n’ont pas encore course gagnée, mais ils doublent leur chance et ce n’est jamais négligeable sur le tarmac défoncé de Floride. Et cela change la donne parce qu’Audi la veut cette victoire. 2013 est la dernière année où les LMP1 seront acceptées à Sebring. Qu’est ce que cela veut dire ? Tout simplement qu’il s’agit de la dernière chance pour un grand constructeur de remporter cette épreuve avant quelques années.

La fin d’une ère avant la fusion entre l’American Le Mans Series et le Grand-Am. La fin d’une ère qu’Audi a marqué de son empreinte. Jugez plutôt, au cours des treize dernières années, les Audi R8, R10, R15 et R18 ont vaincu à… dix reprises ! Seuls Penske Racing, Peugeot Sport et le Team ORECA sont parvenus à mettre l’armada allemande au tapis. Audi est donc bien décidé a marqué les esprits jusqu’à la fin de cette ère. Sans oublier que le marché américain est terriblement important.

Audi ira donc chercher la victoire mais pas seulement. En plaçant Oliver Jarvis et Lucas di Grassi, l’équipe germanique offre du temps de roulage et de l’expérience à des pilotes qui en ont besoin. C’est une première chose. La deuxième, c’est qu’Audi va pouvoir préparer les 24 Heures du Mans dans des conditions idéales : en participant à l’épreuve la plus difficile de la planète Endurance. Avec deux voitures, Audi Sport engrange les informations et réalise un double test grandeur nature. Une double chance de valider la fiabilité, ou de mettre en évidence des problèmes. Audi se donne ainsi toutes les chances d’affronter Toyota Racing dans la meilleure position. Pour résumer, Audi à tout compris.

A l’heure où il se murmure que Toyota n’engagerait qu’une TS030 HYBRID en Championnat du Monde d’Endurance et deux au Mans (contre trois R18, faut-il le rappeler), que ce même Toyota se refuse à aller courir sur une terre pourtant synonyme d’enjeux économiques non négligeables, le team Audi Sport montre qu’il a les moyens de ses ambitions. Et qu’encore une fois, il n’est pas le « roi de l’endurance » pour rien, en arrivant à allier à chaque fois ambitions sportives et enjeux marketings.

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