Interview de Marine Pidoux

La rédaction du pilote auto a eu la chance d’interviewer Marine Pidoux, pilote féminine qui roule actuellement en Mitjet. Car oui, il n’y en a pas que pour les hommes dans le sport auto. Présentation de cette jeune femme passionnée et pétillante !

marine pidouxBonjour Marine, peux-tu te présenter en quelques mots ?

Je m’appelle Marine je suis née a Bordeaux et je vis actuellement à Carcassonne. Je suis chef d’entreprise, j’ai deux sociétés naissantes. J’ai créé une marque de vêtements Rebell’s, je vends mes créations de bijoux ( joncs, bracelets perles de cultures etc.), vêtements, sacs et vêtements personalisés pour les team et équipements pilotes. J’ai également une société de formation dont le but est d’aider les chefs d’entreprises à améliorer leur chiffre d’affaires. Je suis une hyperactive, je fais de la batterie depuis 19 ans, du taekwondo, et bien sûr je suis passionnée de mécanique !

Comment t’es venue la passion du sport automobile et de quelle manière as-tu débuté ?

Mon papa m’a mise très tôt dans un baquet, passionné pour sa part d’avions et pilote sur glaciers depuis 1974. Il aime tout ce qui est mécanique. Du
coup, le weekend il m’amenait faire du kart mais ne pensait pas que cela allait devenir pour moi une passion.

Tu roules aujourd’hui en Mitjet, peux-tu nous en dire plus sur cette discipline ?

En effet je roule pour la 2ème année en Mitjet 2L. C’est un proto de 235 chevaux pour 680 kilos. C’est une catégorie qui fait partie du GT Tour. Cette voiture de course est très complète, joueuse et offre de très bonnes sensations. Il y a 3 modèles differents dans les mitjet. A la base JP Dayraut a créé la Mitjet 1300, avec un moteur de moto. Puis après est arrivée sa grande sœur, la 2L (la mienne) et enfin la grande prêtresse : la Mitjet TURBO (la fabuleuse !). Cette dernière est un monstre, une pure réussite, procurant des sensations uniques. Une puissance et une agressivité que j’ai rarement connu : 330 chevaux pour 800 kilos. La Mitjet 1300 ne fait plus partie du GT Tour mais cela reste une catégorie très intéressante pour des pilotes qui souhaitent évoluer et apprendre.

Les filles se font encore rares dans le sport automobile. Comment cela se passe pour toi, n’es-tu pas parfois mise de côté dans ce milieu très masculin ?

En effet il y a peu de femmes mais je suis très heureuse d’évoluer dans un monde d’hommes. Au début, j’ai eu du mal à me faire une place mais ma détermination et l’amour de ce sport m’ont permis de m’intégrer par la suite. Je suis très bien acceptée dans le milieu et j’aime me battre comme un homme avec des hommes ! Mais il faut savoir que les hommes ont une meilleur mentalité que les femmes pilotes !

T’intéresses-tu à la partie mécanique ou laisses-tu cela aux hommes ?

A non j’adore ! Je regrette même de ne pas avoir appris la mécanique. Je fais aussi du kart 125 boite 6 vitesses, je connais mon kart par coeur, je trouve souvent les pannes et cela m’éclate ! J’ai aussi changé pas mal de pièces sur mon Opel Manta de collection, je reste à un petit niveau bien évidement, je laisse cela à des pros. La mécanique me plait beaucoup et si je pouvais en savoir plus ce serait encore mieux. C’est bien de piloter mais il faut savoir de quoi on parle même en mécanique. J’ai encore beaucoup à apprendre dans le domaine, mais j’en suis très heureuse !

marine pidoux sebastien loeb

Nous savons que tu souhaites participer au GT Tour 2015 et pour cela tu as mis en place une campagne de Crowdfunding. C’est une suggestion originale pour une sportive ! Comment t’es venue cette idée ?

Il faut savoir que j’ai peu de moyens. Je pense même que, du GT Tour, je suis la personne qui a débuté à partir de rien, avec zéro budget. Quand j’ai commencé à chercher des sponsors en 2013 j’étais issue du kart et en plus, je sortais d’un très grave accident sur circuit qui m’a couté une année de convalescence. J’ai donc réfléchi à ce que je pouvais faire pour récolter des aides afin de pouvoir rouler. En 2014 j’ai assisté à une conférence sur le Crowdfunding. Je m’y suis intéressée de près et je l’ai tenté en 2014. La première année je n’ai pas réussi à avoir le financement mais
cette année, ce fut un succès. J’ai demandé une petite somme à coté des budgets que représente une saison de Mitjet mais cela m’a permis en, assemblant bout à bout les aides, d’ arriver à signer pour les deux premières courses. Ce style de financement est une très bonne idée car cela permet à des personnes qui croient en nous de nous encourager.

Tu as d’ailleurs atteint ton goal et même plus encore. Connais-tu tes bakers ? Cette course sera un peu la leur finalement alors ?

Oui, en effet j’ai atteint la somme et plus encore. Tous les bakers qui m’ont aidé, sont tous des personnes qui me soutiennent depuis que je roule en Mitjet . Ce ne sont pas des amis que je cotois depuis des années ou ma famille, ce sont toutes des personnes extérieurs et pour la plupart des personnes qui ne m’ont jamais vu en vrai. La course leur est dédiée en effet , mais je dirais même, que toutes les courses que je fais sont pour toutes les personnes qui me soutiennent. Car sans eux, je n’en serais pas là aujourd’hui ! Il y a ma détermination et mon acharnement de vouloir y arriver mais il y a EUX, qui pour moi, sont indispensables !

mitjet 2l

Quels sont tes projets pour la suite, cette saison ainsi que les années à venir ?

Cette année je souhaite vraiment travailler, évoluer dans cette discipline. Je suis dans un team (AGS Events de Nicolas Gomar) qui est ultra professionnel et très passionné. On a mis un programme en place afin que je travaille dans les meilleures conditions. J’espère arriver cette année à un classement honorable. De plus, je souhaite continuer à trouver des budgets pour pouvoir évoluer sans le stress de la casse. Pour les années qui suivent, j’ai des idées très précises sur mon projet automobile. La première : je souhaite monter une société afin de réaliser les rêves de jeunes enfants défavorisés et leurs permettre de faire un tour en voiture de course et surtout leur montrer que l’on peut avoir un parcours très chaotique mais que si on se donne les moyens, tout est possible, il suffit d’y croire très fort. J’aimerai également devenir instructrice sur circuit et partager ma passion, aider, enseigner, former peut-être de futurs petit champion. Et pour ce qui est des courses : j’aimerai un jour piloter en GT Tour mais en Porsche Carrera Cup et le sommet de la réussite, en GT FFSA !

Souhaiterai-tu évoluer dans d’autres disciplines, le rallye par exemple, qui s’ouvre de plus en plus à la gente féminine ?

Le rallye, pour être honnête, je serais vraiment la meilleure pour aller dans les champs, tondre les pelouses ou alors me retrouver à la cime d’un arbre. Je laisse ça aux pros, c’est pas la peine que j’envisage de faire ça, c’est une autre discipline, une autre forme de pilotage qui n’est pas du tout pour moi.

Que dirais-tu à une jeune femme qui souhaiterai se lancer dans la compétition automobile ?

C’est très difficile de conseiller quelqu’un car une fois qu’il ou elle aura essayé une voiture de course il sera addict. Il faut cependant faire très attention à l’endroit où l’on met les pieds. Il faut rester très prudente dans ses choix de catégories et de team. C’est un sport qui est excessivement cher, et très fermé. Il faut vraiment être déterminée, et passionnée ! Il faut vivre cette passion avec son cœur, se faire plaisir un maximum. La meilleure école pour commencer selon moi est le kart, qui permet d’avoir une approche assez précise d’une course et permet d’apprendre à piloter à moindres coûts. Après pour passer en automobile, peut-être essayer de trouver une catégorie, au début, qui ne soit pas trop couteuse pour pouvoir avoir un maximum d’entrainement. Mais la première chose est surtout de bien s’entourer !

Vous pouvez retrouver Marine sur sa page Facebook officielle !

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Auteur Julia Falzoï

Passionnée depuis toute petite par le rallye, je portais encore des couches lorsque je suis entrée dans un baquet pour la première fois ! Sensibilité toute particulière pour le rallye mais également les belles voitures de sport type Porsche GT3. Amoureuse inconditionnelle de sa Fiat 500 sport.

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